COMÉDIES !
Les garçons et Guillaume, à table !
Le premier souvenir que j'ai de ma mère, c'est quand j'avais quatre ou cinq ans. Elle nous appelle, mes deux frères et moi, pour le dîner en disant : "Les garçons et Guillaume, à table !". La dernière fois que je lui ai parlé au téléphone, elle raccroche en me disant "Je t'embrasse ma chérie". Disons qu'entre ces deux phrases… il y a quelques malentendus !
Comédie-Française et comédie populaire. Guillaume Gallienne
prouve qu’on peut être sociétaire de l’institution et réalisateur d’un
film grand public pour rire. En adaptant son one-man-show, ce pitre
précieux signe une fantaisie sur le genre. L’histoire d’un malentendu
fondateur : un petit garçon fasciné par sa mère grandit dans le fantasme
d’être fille. Au nom du préjugé selon lequel un garçon efféminé est
forcément homosexuel, ses parents et ses frères croient savoir où iront
ses préférences. Voilà comment, devenu adulte, Guillaume devra faire son
coming out hétéro. Au théâtre, l’acteur endossait tous les personnages.
Dans le film, il est seulement Guillaume à tous les âges et… sa mère
vénérée, en perruque et tailleur-pantalon. Belle idée qui, au-delà du
comique de travestissement, incarne l’amour fusionnel. La mère selon
Gallienne, c’est ce mélange détonant de style et de vulgarité,
irrésistible collision entre la virilité maternelle et le maniérisme du
fils. Hommage aux femmes, que le narrateur croque à l’envi, ce récit
d’apprentissage est aussi une ode à l’acteur, cette drôle d’engeance qui
vampirise son entourage pour créer des personnages. L’imaginaire est
chez lui tout-puissant et se projette sur les réalités prosaïques —
fille manquée, Guillaume s’ingénie à transformer ses tenues de garçon en
accessoires féminins. Avec sa tête de Droopy, le comédien excelle à
nous faire partager son plaisir du jeu. Il faut le voir interpréter,
dans sa chambre d’enfant, une entrevue fracassante entre Sissi et la
duchesse Sophie… De quoi occuper les obsédés de la fameuse et néanmoins
fictive « théorie du genre ». Mathilde Blottière. Télérama.fr
Réalisateur et comédien, Sociétaire de la Comédie Française, Guillaume Gallienne a vécu avec ses frères dans une famille de la haute bourgeoisie
parisienne. Sa mère est issue de l’aristocratie russo-géorgienne et son
père est un homme d’affaires. Après des études secondaires dans un
pensionnat anglais, il revient en France et entame des études
d’histoire. Parallèlement il s’inscrit au cours Florent à 18 ans puis il
est admis au Conservatoire national supérieur d'art dramatique. Il intègre la Comédie-Française en 1998 au sein de laquelle il interprète les grands rôles
du répertoire, il en devient Sociétaire en 2005.
Parallèlement il obtient au cinéma des petits rôles puis on le remarque
dans des comédies grand public comme Jet Set, Fauteuils d’orchestre, Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté mais aussi des films d’auteurs comme Tu vas rire, mais je te quitte de Philippe Harel, Le Concert de Radu Mihaileanu et même des productions étrangères comme Marie-Antoinette de Sofia Coppola. Il a également tourné pour la télévision. Sur Canal +, il a animé la chronique Les bonus de Guillaume
dans l'émission Le Grand Journal entre 2008 et 2010. Passionné de danse
classique, ami de la danseuse Sylvie Guillem, il a écrit en 2005 le
livret du ballet Caligula de Nicolas Le Riche puis en 2011 il adapte Les Illusions perdues de Balzac pour le Bolchoi.
Sa popularité éclate en 2008, avec la création d’un spectacle autobiographique Les Garçons et Guillaume, à table !
dans lequel il revient avec humour sur son enfance et l'éducation
qu'il a reçue (notamment sa difficulté pour exister en tant que garçon
dans sa famille). Il obtiendra d’ailleurs une pluie de récompenses pour
cette pièce où il joue tous les personnages. Artiste éclectique, alliant l'humour à l’érudition Guillaume
Gallienne a conquis un large public. Son talent, son sens de la dérision
et sa sensibilité lui permettent d’incarner une galerie de personnages
tendres et loufoques. Depuis septembre 2009, il anime chaque samedi
l’émission Ça peut pas faire de mal sur France Inter dans laquelle il lit des extraits d’œuvres littéraires. www.franceinter.fr
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