Transylvania (Transylvania - VOstf)

Zingarina est une jeune femme rebelle. Elle part avec son amie Marie en Transylvanie pour retrouver l'homme qu'elle aime. Mais lui ne l’aime plus et la jeune fille, noyée dans la fête d’Hérode, s’enfuit pour se retrouver.

Mystérieux, poétique, fantastique, un hymne fougueux à l'abandon de soi…

"I’m gonna gipsy your ass!". Clôture bariolée du dernier Festival de Cannes, Transylvania est un pur concentré du cinéma de Tony Gatlif. Barnum alcoolisé, assiettes brisées et routes interminables, Transylvania ne se limite pourtant pas à un carnet de voyage hystérique et cliché. Gatlif évite en permanence l’autocaricature en baignant son récit d’une générosité énorme pour en faire un bol spirituel de gueules folkloriques, un film qui, le cœur et le bon œil sur la main, crie toute la vie qu’il a en ses poumons avec authenticité. Transylvania s’inscrit ainsi dans la droite lignée du récent Exils, avec ses personnages abîmés dont l'exploration intime se traduit par un trip en savates ou en voiture en terre étrangère, ici la Roumanie. Gatlif excelle toujours autant, voire de plus en plus, dans son utilisation de la musique et sa façon de la filmer, épousant avec force le contour de ses paysages transylvaniens, deuxième voix de comédiens en état de grâce (Asia Argento, Amira Casar et Birol Ünel, découvert dans Head on). Vieillardes roumaines dérangées en pleine répétition ou hymne communiste bramé sur le bitume, Transylvania est traversé de quelques fulgurances comiques ou poétiques, réussite vivifiante au guide du routard jeté à l’eau. Nicolas Bardot. filmdeculte.com

Tony Gatlif passe son enfance à Alger avant de se rendre en France dans les années 60. Il y connaît un parcours chaotique, de la maison de redressement (une expérience qui lui servira pour l'écriture de son premier scénario, La Rage au poing) à sa rencontre déterminante avec l’acteur Michel Simon en 1966, en passant par des cours d’art dramatique et des journées dans les salles obscures. Dès ses premiers films, il puise son inspiration dans ses origines algériennes et gitanes, et marque son attirance pour les communautés marginales. C’est ici que réside son thème de prédilection, approfondi au fur et à mesure de sa filmographie : les Roms du monde entier, dont il devient à bien des égards le chantre.

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