POLARS, FILMS NOIRS ET THRILLERS
L'amant double
Chloé, une jeune femme fragile, tombe amoureuse de son psychothérapeute, Paul. Quelques mois plus tard, ils s’installent ensemble, mais elle découvre que son amant lui a caché une partie de son identité...
Adaptation du roman Lives of the Twins de Joyce Carol Oates.
Jamais dans ses films précédents le cinéaste n'avait approché ses
personnages avec une telle élégance froide, une telle précision
clinique. Conforme, sans doute, à l'idée qu'il se fait de l'humanité
souffrante : un monde de névrosés, cabossés et fragiles, séduisants et
séducteurs, à jamais inguérissables... Pierre Murat
, Télérama, 2017.
Titulaire d'une maîtrise de cinéma à Paris I avec pour professeurs Eric Rohmer et Joseph Morder,
François Ozon tourne parallèlement à ses études des dizaines de
films avec la
caméra super-8 de son père. Intégrant le département réalisation de la
Femis en 1990, il rédige une maîtrise sur Maurice Pialat et signe de nombreux
courts métrages. C'est d'ailleurs grâce à ses courts (dont Une robe d'été,
primé à Locarno et présenté à
Cannes en 1996) que François Ozon se fera un nom au sein du jeune cinéma français. Soutenu
par la maison de production Fidélité,
il réalise en 1997 un moyen métrage, le dérangeant Regarde la mer, avant de passer au long un an plus tard avec Sitcom,
jeu de massacre insolent et cruel qui se situe dans la droite lignée de
ses courts métrages.
Prolifique, Ozon impose rapidement un univers très
personnel, flirtant avec le fantastique (Les Amants criminels, 1999), et ne craignant pas la théâtralité - Gouttes d'eau sur pierres brûlantes, adaptation d'une pièce de Fassbinder avec Bernard Giraudeau et Ludivine Sagnier,
alors inconnue. Si ses précédents longs métrages furent diversement
accueillis, l'audacieux Ozon fait l'unanimité, auprès de la critique et
du public, avec Sous le sable en 2001. Portrait d'une femme désemparée après la disparition de son mari, le film, qui marque le come-back éclatant de Charlotte Rampling, témoigne d'une science du casting qui ne se démentira pas. Fort de ce succès, Ozon réalise 8 femmes, truffé de clins d’œil cinéphiles qui triomphe au
box-office. On retrouve son goût pour la manipulation et la stylisation
dans Swimming pool, thriller présenté à Cannes en 2003. Celui qui a longtemps misé sur l'artifice ose le
dépouillement avec Le Temps qui reste. Soucieux de construire une œuvre et craignant de se
répéter d'un film à l'autre, il se lance ensuite dans un mélo en
costumes et en anglais, Angel. Avec son dixième film, Ricky, la surprise est encore au rendez-vous, aussi bien côté casting que côté scénario. Rythmé par une régulière cadence d'un film par an, il part une nouvelle fois là où on ne l'attend pas et construit avec son Refuge (2009) une émouvante réflexion sur l'amour et le deuil, portée par une Isabelle Carré
méconnaissable.
L'année
2010 marque son retour aux commandes d'un projet aux ficelles imparables
: un casting de prestige (Depardieu, Deneuve et Luchini), un ton
retrouvé de comédie sociale au vitriol et un accueil chaleureux à la
Mostra vénitienne où son Potiche concourait en compétition officielle. Après cet intermède plus léger, il retourne ensuite vers des zones ombrageuses avec Dans la maison,
un thriller sombre dépeignant un jeu de manipulation qui s'établit
entre un prof de français et son élève. L’année suivante, il présente au
Festival de Cannes Jeune et jolie. Suivent Une nouvelle amie (2014) puis Frantz (2015), qui obtient le prix Marcello-Mastroianni
du meilleur espoir pour Paula Beer
à la Mostra de Venise et le César de la meilleure photographie pour Pascal Marti. L'amant double, thriller sorti en 2017, est une adaptation du roman Lives of the Twins de Joyce Carol Oates. Grâce à Dieu, œuvre
de fiction inspirée de l'affaire Bernard Preynat, remporte le Grand
prix du jury à la Berlinale 2019 et le César 2020 du meilleur acteur
dans un second rôle pour Swann Arlaud.
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