COMÉDIES !
Sage femme
Béatrice, une femme exubérante et libre d'esprit, appelle Claire, la
fille de son ancien compagnon. Claire, son exact opposé en terme
de caractère, en veut à cette personne qui a fait beaucoup de mal à son
père, décédé peu après qu'elle l'ait quitté. Sage-femme appréciée et très
impliquée dans la maternité où elle travaille, Claire se demande ce que
veut Béatrice, qui n'a pas donné signe de vie depuis trente ans.
Bizarrement, elle ne cherche pas à fuir celle qui ne cesse de faire des
commentaires désobligeants sur ses choix vestimentaires. En fait, Claire
voudrait des réponses à ses questions...
Fondée sur le tandem drolatique de deux héroïnes aux antipodes
l’une de l’autre, une production réussie qui traque les failles intimes
et offre à Deneuve un superbe rôle. Avec Sage femme, son sixième long métrage,
le réalisateur de Séraphine (2008) et Violette (2013), tire un trait sur le film
d’époque pour s’intéresser à deux destins (féminins, toujours) dans le
monde actuel. (...) Dans leurs rôles respectifs, les deux Catherine font des merveilles :
l’une est aussi morne et boudeuse que l’autre se répand en humeurs
tapageuses et caprices de diva, nourrissant par leurs échanges épicés
des situations hautement comiques – auxquelles viendra se greffer
l’excellent Olivier Gourmet, en amant viril et conducteur de poids
lourds. Semblant suivre un scénario fléché et néanmoins impeccablement maîtrisé, Sage femme
fait preuve d’une réelle acuité documentaire (les émouvantes scènes de
naissance) et parvient à tenir un discours nuancé sur la question de la
précarité. Car le point commun entre ces deux êtres si dissemblables est un vide
affectif et une grande fragilité sociale : Claire survit dans un maigre
confort matérialiste et Béatrice dilapide, nuit après nuit, sa maigre
fortune dans des tripots. Catherine Deneuve revêt ici un rôle d’aventurière tempétueuse, quarante ans après sa prestation tout aussi renversante dans Le Sauvage,
où elle incarnait un personnage finalement assez proche. Fantasque et
mordante, elle excelle en trublion glamour qui, même une fois évaporé,
rayonne dans une trace de rouge à lèvres. lesinrocks.com
Martin Provost quitte très jeune sa Bretagne natale pour devenir
comédien à Paris. Il joue dans de nombreuses pièces de théâtre et fait
quelques apparitions au cinéma. Au début des années 1980, il monte pour la première fois une de ses pièces, Le voyage immobile,
avant d'entrer à la Comédie
française. En 1989, il tient un rôle
secondaire dans Pentimento de Tonie Marshall. Trois ans plus
tard, sa seconde pièce, Les Poupées, est montée à Avignon puis à Paris.
La même année, il publie un roman intitulé Aime-moi vite. Martin Provost décide de poursuivre sa carrière au cinéma en réalisant deux courts métrages. En 1997, il passe au long avec Tortilla y cinéma,
une comédie qui prend pour cadre le tournage d'un film dans un
appartement bourgeois du XVIème arrondissement parisien, déserté par ses
propriétaires. En 2002, il écrit et réalise Le Ventre de Juliette,
un long métrage qui aborde le thème de la relation parent/enfant à
travers l'histoire d'une jeune adolescente, abandonnée par son père, qui
tombe enceinte. Cinq ans plus tard Martin Provost revient à la
réalisation en mettant en scène l'histoire de Séraphine,
peintre et domestique incarnée par Yolande Moreau. Le film, malgré sa
discrétion au moment de sa sortie en salles et son tout petit budget,
rafle sept César en 2009, dont ceux du Meilleur film et de la Meilleure
actrice pour Yolande Moreau. Après avoir réalisé en 2011 le film Où va la
nuit, toujours avec Yolande Moreau dans le rôle principal, il revient
sur grand écran avec Violette, un biopic consacré à l'écrivaine Violette
Leduc interprétée par Emmanuelle Devos. Sandrine Kiberlain prête ses
traits quant à elle à Simone de Beauvoir, Jacques Bonnaffé à Jean
Genet et Olivier Py à Maurice Sachs.
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