Hélène, professeure en faculté, est folle d'Alexandre, un Russe de passage et marié. A priori, ils n'ont rien en commun. Alexandre aime les vêtements luxueux, les grosses voitures, les navets hollywoodiens et Vladimir Poutine. Et pourtant Hélène se consume d'amour pour lui. Au grand désespoir de son fils qu'elle élève seule. A son psy, Hélène raconte son obsession pour cet homme énigmatique et qui la traite avec peu de respect. Elle s'est même rendue à Moscou pour respirer l'air qu'il respire quotidiennement. Devant ses amis, elle essaie de faire bonne figure mais elle est en lutte perpétuelle...

En 2015, Danielle Arbid signait une réjouissante comédie autobiographique, Peur de rien, dont le titre s’est révélé prophétique. Pour preuve, la réalisatrice d’origine libanaise n’a pas craint d’adapter Passion simple, d’Annie ­Ernaux, que l’on aurait pourtant juré inadaptable. De ce bref récit d’une ­obsession amoureuse, elle a tiré un film beau et cru, réussissant à donner chair à une écriture à l’os. L’histoire d’Hélène (Laetitia Dosch) s’ouvre sur ces mots familiers aux lecteurs d’Ernaux : « À partir du mois de septembre l’année dernière, je n’ai plus rien fait d’autre qu’attendre un homme : qu’il me téléphone et qu’il vienne chez moi. » L’amant slave, Alexandre (incarné par le danseur ukrainien Sergueï Polounine, sans doute trop beau pour le personnage), est marié, tatoué et fan de Poutine — il travaille au consulat de Russie à Paris et elle se plaît à l’imaginer vaguement espion. Entre deux étreintes, Hélène ne cesse de penser à lui : dans le RER, à la fac où elle donne des cours de littérature, au cinéma avec une copine, quand elle fait dîner son fils…Suspendue au désir de l’héroïne, la mise en scène d’Arbid traduit cette attente tantôt fébrile, tantôt désespérante. Hélène choisit une robe dans une boutique ? C’est pour mieux l’ôter devant Alexandre dans la scène d’après. La cinéaste, qui a montré dès Un homme perdu (2007) son intérêt pour la représentation du sexe, filme les corps-à-corps au plus près des peaux rougissantes, captant jusqu’à l’intimité des souffles. Elle peut compter à chaque instant sur son actrice exceptionnelle, Laetitia Dosch, qui donne tout dans ce grand rôle d’amoureuse et se révèle abso­lument bouleversante. Marie Sauvion. Télérama.fr

Née à Beyrouth en 1970, Danielle Arbid est arrivée en France en 1987, pour étudier la littérature à la Sorbonne Nouvelle et le journalisme au CFPJ. Elle réalise des films depuis 1997.
Sélectionnés par de nombreux festivals en France et dans le monde, ses films fictions ou documentaires ont reçu des dizaines de récompenses prestigieuses dont successivement le Léopard d’Argent vidéo et le prix Albert Londres pour Seule avec la guerre en 2001. Le Léopard d’Or pour Conversations de salon au festival de Locarno en 2004 et la Villa Médicis hors les murs pour Aux Frontières. Ses deux longs-métrages Dans les champs de bataille et Un homme perdu ont été sélectionnés à la Quinzaine des réalisateurs au festival de Cannes en 2004 et en 2007 ainsi que dans une trentaine de festivals dans le monde, récoltant de nombreux prix, dont le prix de la Quinzaine des réalisateurs et le grand prix de Milan. Peur de rien, son troisième long-métrage de fiction, sorti en 2016 a par ailleurs obtenu le prix de l’Académie Lumière de la presse étrangère en France et d’autres prix. 

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Ce film est interdit aux moins de 16 ans.