COMÉDIES !
La Petite boutique des horreurs (The little shop of horrors - Vostf)
Comédie d'horreur ! Les affaires du fleuriste Mushnik ne
sont pas brillantes. À tel point qu’il veut se débarrasser de son
employé, Seymour. Jusqu’au jour où celui-ci lui montre la plante qu’il a
élevée... Une plante qui prospère si on la nourrit de sang frais. Pour
satisfaire ses appétits, Seymour lui fournit des cadavres. Les clients
se pressent alors pour observer le végétal qui prend des proportions
gigantesques.
Ce classique de série B est incontestablement l’un des
meilleurs Roger Corman. Loufoque, décalé et "sang pour sang" carnassier,
le spectacle reste encore aujourd’hui jubilatoire.
Transformé en remake musical jouissif au milieu des années 1980 par Frank Oz, La petite boutique des horreurs
dans sa version originelle de 1960, ne doit pas pour autant être mis au
ban par les cinéphiles d’aujourd’hui. Bien au contraire. Évidemment, il
s’agit d’une production de l’étroitesse - de budget, de mise en scène
et de direction d’acteur, c’est tout de même Roger Corman qui réalise,
le type pingre qui recyclait tous ses décors de film en film. Bien sûr,
l’histoire est tout bonnement rachitique et ne remplit qu’1h10, mais à
l’écriture on retrouve la patte douée d’un bon artisan de la série B,
parmi les plus fidèles de l’écurie de Corman (Charles B. Griffth a
également écrit La course à la mort de l’an 2000 avec Carradine et Stallone). La méfiance bien pensante à l’égard du cinéma des drive- in
des années 1960, pourrait coûter une vraie poilade au plus sérieux des
spectateurs contemporains. Car de l’économie de moyens dont pâtit la
série B, il ressort ici une audace humoristique, une liberté de ton et
un goût généralisé pour le burlesque, qui dépasse largement son époque
et son piteux pitch de départ - un jeune fleuriste maladroit découvre un
végétal inconnu qui lui réclame de la chair fraîche pour se développer. Cette sacrée plante carnivore, à l’origine d’un panthéon de créatures loufoques chez Trauma (Killer condom), ou ailleurs (Elmer, le remue-méninges
de Frank Hennenlotter), est un gros délire Z, au charme irrésistible,
mais elle n’éclipse pas pour autant l’excentricité de la galerie de
personnages périphériques. Du dentiste sadique, au patient SM (joué par
Nicholson déjà surexcité et zinzin), en passant par le client qui se
repaît amoureusement de fleurs (il les mange !) jusqu’à la prostituée
nymphomane douée du don d’ubi(cul)ité, tout est mis en place pour que
l’heure de métrage carbure à toute allure, aux gags cruels et décalés
qui font toujours autant mouche aujourd’hui ! Outre cette impétuosité humoristique et son ironie, The little shop of horror
offre même une pointe de gore rigolote (des corps démembrés - un bras
par-ci, une patte par-là). Un joyeux bordel avec une chute
tragico-comique qui en fait un incontournable du B movie, parmi les
meilleurs réalisés en son temps, en quelques jours en plus. Avoir-alire.com
Roger Corman se passionne dès 1947 pour le cinéma. Il devient la figure de proue des réalisateurs américains de
séries B des années 1950. Roi du système D, il boucle certains tournages
en à peine quelques jours. Parti de rien, il acquiert rapidement la
réputation d'un réalisateur capable de mettre en scène des films
rentables avec peu de moyens : quelques acteurs pour figurer des armées,
des décors en carton-pâte et des costumes à la limite du kitsch. La
vente de son premier scénario lui permet de produire son premier film, Monster from the ocean floor (1954) de Wyott Ordung, tourné en six jours. Dès 1955, il passe à la réalisation avec un western, Cinq fusils à l'ouest.
Dès lors, il met en scène jusqu'à cinq films par an. Ses productions se
tournent rapidement vers des sujets contemporains : délinquance, rock,
beatniks. Avec l'expérience, il introduit de l'humour dans des satires
de l'Amérique des années 1950. La femme guêpe (1959), par
exemple, traite de l'éternelle jeunesse, obsession de la femme moderne.
En 1958, il se fait remarquer grâce à un thriller violent, Mitraillette Kelly, où il montre un sens du rythme et son talent de directeur d'acteurs. Avec La petite boutique des horreurs
(1961), tourné en deux jours et une nuit, il achève le cycle des
tournages en un temps record. Il se lance alors dans l'adaptation des œuvres d'Edgar Allan Poe et innove en étoffant les textes du poète.
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