LA VIE MÊME
Les enfants du désordre
Une représentation théâtrale à Fleury-Mérogis. Dans l'assistance, composée exclusivement de femmes, il y a Marie. A la fin du spectacle, un petit groupe se forme autour des comédiens. Discussions, questions. Une sympathie immédiate naît entre Marie et Mona, membre du Théâtre du Fil. Huit mois de détention déjà pour Marie, épinglée dans une histoire de drogue. Mona lui fait entrevoir la possibilité d'une libération conditionnelle pour les quatre mois qui lui restent à purger, avec l'aide du théâtre du Fil. Marie demande à son avocat d'intervenir près du juge d'application des peines. On lui accorde sa libération conditionnelle. Une nouvelle existence commence alors pour Marie, projetée dans des activités auxquelles, dans un premier temps, elle ne comprend pas grand chose...
(...) Il y a surtout la création
étonnante d'Emmanuelle Béart dans le rôle d'une fille paumée, à la
dérive. Pathétique, secrète, douloureuse, elle brûle d'un feu intérieur
et réussit une composition bouleversante. Par ailleurs, le film est une
solide tranche de vie sur la difficile réinsertion d'une jeunesse
dévoyée avec une mise en scène "carrée" et des dialogues bien
signifiants. Claude Bouniq-Mercier, Guide des films Jean Tulard.
Cinéaste, monteuse, scénariste, réalisatrice et productrice pour la société de production Les Films de l'Équinoxe, Yannick Bellon baigne dès son plus jeune âge dans le monde artistique grâce à sa mère Denise Bellon, photographe qui couvre de nombreuses expositions surréalistes, et son oncle Jacques Brunius, acteur et cinéaste éclectique. En huit longs métrages, elle pose un nouveau regard sur des sujets
tabous pour l’époque : la détresse d’une épouse après un divorce (La Femme de Jean, 1974), la banalisation du viol des femmes dans la société française (L’Amour violé, 1978), le cancer du sein (L’Amour nu, 1980), l’homosexualité masculine (La Triche, 1984), la destruction ornithologique liée à la pulsion de destruction masculine (L’Affût, 1992)…Yannick Bellon a également énormément contribué à la place des réalisatrices dans
le cinéma au même titre qu’Alice Guy et Agnès Varda, ouvrant les portes
dans les années 1990 à une nouvelle génération de femmes qui pouvaient
trouver grâce à sa ténacité la légitimité de développer leur propre
parcours. Yannick Bellon, dans tous ses films, porte un même regard lucide et tendre
sur ces êtres humains qui tracent leur chemin dans le refus de la
soumission et la reconquête de leur dignité. En ce sens on peut parler
d’une cinéaste humaniste et profondément engagée. Mais on ne saurait
négliger son apport cinématographique aux formes multiples, imprégné de
l’art du documentaire, un cinéma traversé par une poésie et une
musicalité uniques.
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