Camille, une comédienne installée en Italie, revient en France avec son nouveau compagnon et une troupe de théâtre pour se produire sur scène. Mais elle redoute de retrouver Pierre, l'homme avec qui elle vivait et qu'elle a quitté dramatiquement.

Actrice de théâtre, Camille est de passage à Paris pour jouer Comme tu me veux, de Pirandello, et elle a le cœur en chamade. Paris appartient à de trop mauvais souvenirs mal enterrés, ceux de sa vie avec Pierre, un thésard fou de Heidegger qui file aujourd'hui un amour presque parfait avec Sonia, une danseuse à sept vies. De retour dans la capitale, Camille se prend les pieds partout. Jusqu'à ce qu'elle décide de recycler tout ce qui la faisait trébucher. Bouclée chez elle, la voilà qui empile chaises, boîtes, pour se hisser jusqu'à la trappe du plafond, et s'échapper par les toits... Une scène poétique, palpitante, la plus belle du film, où Jeanne Balibar offre un condensé de Harpo Marx et de Buster Keaton. L'actrice a aussi une voix inimitable, grave et traînante. Et Camille est un sacré moulin qui transforme chaque dialogue en folle joute verbale. Médu­sé par cette grande actrice, Jacques Rivette pleure (de rire) l'irrémédiable vanité du langage et la grotesque incommunicabilité du genre humain. Il signe là son film le plus dédaléen et le plus abouti. Marine Landrot. Télérama.fr

Des jeunes-turcs de la bande des quatre qu’il formait, quand ils avaient 20 ans, avec Jean-Luc Godard, François Truffaut et Claude Chabrol, Jacques Rivette était, de loin, le plus secret. Trente films au total, réalisés en un demi-siècle, de 1949 à 2009, entre lesquels courent des passerelles souterraines, des systèmes d’échos cryptés, dont l’ensemble constitue un formidable jeu de piste et un terreau poétique fertile. Critique aux Cahiers du cinéma à partir de 1952, rédacteur en chef de la revue de 1963 à 1965, Jacques Rivette laisse aussi de grands textes critiques et, plus largement, un héritage qui reste déterminant dans l’appréhension de la modernité cinématographique. Du très expérimental Out 1, variation improvisée sur L’Histoire des Treize de Balzac en huit épisodes (12 h 40 au total !), au classicisme de La Belle Noiseuse, du dépouillement de Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot au psychédélisme pop de Céline et Julie vont en bateau, son œuvre a connu les mues les plus extravagantes. Son unité, bien réelle pourtant, se manifeste en surface par une fidélité à ses actrices – Bulle Ogier, Juliet Berto, Jane Birkin, Géraldine Chaplin, Sandrine Bonnaire, Emmanuelle Béart, Jeanne Balibar… – et à ses scénaristes – Jean Gruault, Suzanne Schiffman, Pascal Bonitzer, Christine LaurentIci pour lire la suite de la biographie sur Le Monde.fr

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