CINÉMA FRANÇAIS ANNÉES 60 ET 70
Sauve qui peut (la vie)
Denise Rimbaud abandonne son mari, son travail et la ville pour aller
vivre à la campagne. Paul Godard, producteur d'émissions de télévision, a
peur de quitter la ville, peur de la solitude depuis le départ de
Denise. Un film en quatre mouvements qui dénonce une société en déliquescence où l'argent et l'indifférence règnent en maîtres. Ralentis, images figées, une œuvre qui réinvente le langage cinématographique.
* Prix de l'Âge d’or, 1980
Inédit en DVD dans les médiathèques.
Jean-Luc Godard est un nom mythique du cinéma. De son
premier long métrage, À bout de souffle (1960) jusqu’à Adieu au langage (2014), il a abordé tous les genres cinématographiques.
Son travail comprend aussi bien des films documentaires que des films de fiction, des films
de quelques minutes que des longs métrages, des séries vidéos
que des publicités. Il a même élargi le champ des différents
genres par la réalisation de nombreux essais documentaires
ou de fiction. Godard est un cinéaste qui a profondément révolutionné l’écriture
cinématographique et changé notre regard. Certains de ses films
sont devenus des classiques et s’ils ont peut-être perdu le pouvoir
provocateur qu’ils ont eu au moment de leur sortie sur les écrans
(car avec le temps le cinéma a assimilé ses fulgurances et ses
audaces), d’autres, au contraire, plus récents, déconcertent
par leur complexité, l’abondance des références et
des citations, par la nouveauté et l’originalité de leur
langage, loin de toute narration classique.
Après avoir passé son
baccalauréat en 1949, Jean-Luc Godard s'inscrit à la Sorbonne en Propédeutique
et certificat d'ethnologie. Le jeune homme fréquente surtout les ciné-clubs
et la Cinémathèque Française d’Henri Langlois, installée
rue de Messine depuis 1948. Au « ciné-club du Quartier Latin »,
Jean-Luc Godard fait la connaissance des futurs cinéastes de la Nouvelle
Vague, Jacques Rivette et Eric Rohmer, qui fondent La Gazette du cinéma. C'est
dans cette toute jeune revue qu’il signe ses premiers textes, adoptant
parfois le pseudonyme de Hans Lucas (« Jean-Luc » en allemand).
Le rêve de Godard est alors de publier un roman chez Gallimard.
Que ce soit dans La Gazette du cinéma ou les Cahiers,
Godard mène déjà une réflexion sur le cinéma.
Le texte qu’il signe pour le premier numéro des Amis du cinéma,
en 1952, a pour titre Qu'est-ce que le Cinéma ? et
se termine par cette phrase : « Aussi, à la question Qu'est-ce
que le Cinéma ?, je répondrai
d'abord : l'expression des beaux sentiments ».
Toutefois, son texte théorique le
plus important est Défense et illustration du découpage
classique; le jeune homme s’en prend, dans les pages
même des Cahiers, à la pensée
d’André Bazin qui s’enthousiasme sur la profondeur de champ
et le plan séquence, défini par ce dernier comme marque de la modernité au
cinéma. Cette défense d’un langage classique réapparaît
en décembre 1956 avec Montage, mon beau souci qui
figure dans le même dossier sur le montage que Montage interdit d’André Bazin.
De 1956 à 1959, dans les Cahiers du cinéma, mais également
dans les pages de l’hebdomadaire Arts, Godard livre ses grands textes
sur Frank Tashlin, Alfred Hitchcock, Nicholas Ray, Ingmar Bergman, Anthony Mann,
Douglas Sirk, Fritz Lang, Boris Barnet, Roberto Rossellini, Jean Renoir et Jean
Rouch. Il aime ce qu’il appelle « l’art
et la théorie de l’art », un cinéma qui montre,
et qui s’interroge sur lui-même.
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