Une farce cocasse sur la spéculation boursière. Adrien Courtois est un inspecteur des impôts récemment retraité. Fier de sa réputation d’homme sérieux, il se fixe comme objectif de placer l’argent hérité par son épouse. Il part alors à Paris, visite un cousin et rencontre Renaud Vicomte d'Homecourt de la Vibraye, également surnommé Raoul. Raoul travaille sur le marché à terme des matières premières. Il propose à Adrien de spéculer sur le sucre. Ce dernier se méfie mais tente le coup avec « un petit million ». Mais le marché s'effondre...

En 1977, Georges Conchon écrit Le Sucre et, dans la foulée, en signe l’adaptation pour le cinéma. Le roman raconte l’histoire vraie d’une arnaque sur fond de crise du sucre. En 1974, sur les ondes d’Europe 1, on annonce une pénurie de sucre. Les Français réagissent immédiatement et se ruent dans les magasins afin de stocker cette denrée. Sur le marché à terme des matières premières, le prix du sucre flambe et attire des investisseurs de tous horizons. Mais les prix ne reflètent pas la réalité et la bulle spéculative finit par éclater (le 3 décembre 1974). Les banques, censées garantir les engagements, n’ont pas de réserves suffisantes pour répondre aux pertes des investisseurs. De son côté, l’administration financière n’a pas joué son rôle de garant des équilibres et paraît totalement désarmée face à cet effondrement du marché. Un trou de 66 milliards de francs doit être comblé. Afin d’éviter la faillite des gros porteurs et de trois banques françaises, l’État décide d’éponger la dette. Les petits investisseurs, quant à eux, doivent rembourser leurs pertes tout comme les contribuables qui iront de leur poche pour réparer les lacunes de l’administration et sauver les banques ! (...)

A la fois drôle et féroce, le roman de Georges Conchon est une farce moderne. Habité par des personnages hauts en couleur, des dialogues ciselés et des situations déjantées, il est un matériau idéal pour une adaptation cinématographique. Conchon s’associe donc à son ami, Jacques Rouffio. (...) Conchon a étudié en détail le fonctionnement du marché à terme des matières premières et s’est longuement penché sur cette fameuse crise du sucre. Il en a extrait tout les tenants et les aboutissants avec la méticulosité du haut fonctionnaire qu’il était alors. La complexité du marché à terme est décrite en détail, et il faut d’ailleurs être doté d’une culture financière assez solide pour comprendre chaque détail de l’intrigue. De son côté, Jacques Rouffio met en scène ce récit sans jamais faire d’impasse sur la description des mécanismes financiers. Il filme également la Bourse telle qu’elle existait pendant les années 1970 : non pas un marché entièrement informatisé, où les traders agissent depuis leur bureau, mais un lieu de vie. Une espèce de criée ou les investisseurs hurlent et où les ordres sont notés sur des petits cartons. (...) Pour de nombreux cinéphiles, Le Sucre est une œuvre phare.(...) Et c’est certainement la grande qualité du Sucre : des dialogues à la fois drôles et percutants portés par une troupe de comédiens aussi déjantés que talentueux. Avec cette satire de la finance, Rouffio et Conchon inscrivent également Le Sucre dans la veine de films comme L’Argent de Zola (adapté au cinéma par Marcel L’herbier et à la télévision par Jacques Rouffio !), ou plus récemment les deux opus de Wall Street signés Oliver Stone. Il va sans dire que Le Sucre reste plus que jamais d’actualité. (...)

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Tout d’abord assistant de Jean Delannoy, Gilles Grangier, Bernard Borderie ou Georges Franju, Jacques Rouffio fait ses armes pendant les années 1950. Aux côtés de Grangier ou Borderie, il se frotte à un cinéma fort en gueule. Un cinéma dont la force tient avant tout dans une atmosphère et des dialogues portés par des comédiens charismatiques. Ce style va définitivement influencer Rouffio. En 1966, il devient réalisateur et met en scène L’Horizon d’après un scénario signé Georges Conchon. Le film dresse des portraits de déserteurs pendant la Première Guerre mondiale et… fait un bide ! Il faudra alors dix ans à Rouffio pour effectuer son retour derrière la caméra. En 1975, il adapte à nouveau un script de Georges Conchon, 7 Morts sur ordonnance. A cette occasion, il travaille avec Michel Piccoli et Gérard Depardieu. Un an plus tard, il réalise Violette et François avec Isabelle Adjani, Jacques Dutronc et Serge Reggiani. Son œuvre rencontre du succès et, en 1978, il fait une nouvelle fois équipe avec Conchon pour Le Sucre. Les deux artistes se retrouveront en 1986 pour une dernière collaboration, Mon beau-frère a tué ma sœur, une comédie avec Jean Carmet et Michel Piccoli

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Ce film est interdit aux moins de 16 ans.